...vu par Claude Miquel
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Kellestom, tel est son nom dont elle veut garder le mystère, arbore des cheveux aux reflets lumineux, une coupe boule au ras du menton et une frange lissée façon Chantal Thomass. Elle vous regarde de ses yeux à la fois vifs et tristes, dessinés d'un trait d'eye-liner. Quand elle vous parle, elle ajoute à ses mots, des gestes expressifs à hauteur du buste, afin, sans soute, de donner de l'ampleur à son petit gabarit.
C'est une femme d'allure sportive, en jean et tee shirt qui vous mène d'un bon pas dans les rues de New York, qui dégringole les escaliers du métro à la vitesse de son esprit. Coquette , elle l'est aussi. Elle saura trouver, dans un emploi du temps chargé, la manière de « se faire belle » pour le vernissage : elle sera la dame en noir avec ses mitaines. Comme elle est créatrice , elle aura chaussé des escarpins extra-ordinaires en plastique transparent et aux talons rouges et portera au doigt, en touche de rappel, une bague rouge. Allusion aux tonalités de certaines de ses toiles ?
C'est une femme forte car à la fois disponible aux autres et détachée. Attentive, elle sait entendre le désarroi d'une compagne de voyage. Elle va également au-devant des autres : sur le ferry nous emmenant à la statue de la liberté par 30 degrés au soleil, elle prêtera son chapeau à une dame suédoise âgée. Elle se montre aussigourmande et épicurienne , me proposant de partager une pause goûter bien méritée, après une longue marche. Kellestom, donne puis elle sait se recentrer sur elle même, puiser en elle pour un temps: sur l'étage du bus qui nous fait visiter Manhattan, elle se retire parfois dans ses pensées ou ses observations solitaires.
Kellestom, sensible à l'amour des autres, prend des allures déroutantes de petite fille, en sautant sur place, quand elle apprend la visite de son ami Charlélie Couture au vernissage ou en se pendant au cou du peintre Smira et de sa femme qui l'invitent à dîner..
Kellestom est curieuse , aime beaucoup voyager et les souvenirs des pays du monde visités avec son mari, la rendent loquace et émerveillée. Intelligente bien sûr, pour être capable de changer d'opinion. Pas particulièrement attirée par les musées d'histoire naturelle, elle nous suivra quand même, dans les couloirs de celui de New-York pour découvrir et observer des représentations d'animaux de tous les continents et des figurations de pigmés! Matériau vivant qui constitue, à lire ses écrits, une source constante d'inspiration dans sa démarche picturale…
Enfin, l'artiste Kellestom : c'est en effet l'art qui nous a réunies toutes les deux et avec d'autres, dans cette exposition collective à New-York. Toujours en quête du beau, elle manie son appareil photo à sa façon, grâce à son œil affûté qui sélectionne et cadre dans la rue. Sa peinture à l'huile et ses dessins mixtes nous livrent des radiographies claires ou obscures de villes et d'hommes. Kellestom aime les choses élégantes, équilibrées et le site internet qu'elle a créé (www.kellestom.com) en est une preuve supplémentaire.
Son œuvre raisonnée et sensible n'est pas l'oeuvre d'une farfelue, comme elle aime à se qualifier parfois, mais celle d'une artiste courageuse, indépendante et libre dans sa création dont j'ai fait la connaissance durant ces cinq jours à New York.
Claude Miquel. (Artiste exposant à New-York avec Kellestom)